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Les grandes lignes du budget 2025 : une réforme sous le signe de l’austérité

Le ministère de l'Économie, communément appelé Bercy, a récemment levé le voile sur les principales mesures des projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale pour 2025. Confronté à une dette publique écrasante, le gouvernement est contraint de réduire les dépenses, affectant notamment certaines aides aux entreprises, comme celles liées à l'apprentissage, ainsi que les allègements de cotisations sociales.


Un budget ajusté dans un contexte de crise

Le budget 2025, élaboré en un temps record, reflète la volonté du gouvernement de relever un défi majeur : contenir la dette publique, désormais un enjeu autant financier que politique. Antoine Armand, ministre de l'Économie, a reconnu que la France se situe au troisième rang des pays les plus endettés de la zone euro, ce qui nécessite une approche rigoureuse. Le projet de loi de finances, bien que perfectible, sera débattu et amendé par les parlementaires pour affiner les mesures proposées.


Contribution exceptionnelle des grandes entreprises

Parmi les mesures phares, un prélèvement exceptionnel sera instauré pour les entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse 1 milliard d'euros. Ce prélèvement temporaire, calculé en pourcentage de l'impôt sur les sociétés (IS) dû en 2024, se décline en deux paliers :

  • 20,6 % de l’IS pour un chiffre d’affaires compris entre 1 et 3 milliards d’euros,

  • 41,2 % de l’IS pour les entreprises dont le chiffre d’affaires excède 3 milliards d’euros.

Cette contribution, destinée à contribuer au redressement des finances publiques, sera réduite de moitié en 2026 avant de disparaître en 2027. En parallèle, l’État prévoit des suppressions de postes dans la fonction publique, avec un impact particulièrement marqué sur le ministère du Travail.


Révision des aides à l’apprentissage

Dans le cadre du projet de loi de finances, les aides à l’apprentissage subiront des ajustements. La prime à l’embauche d’apprentis, actuellement fixée à 6 000 euros, pourrait être abaissée à 4 500 euros, une mesure qui devrait permettre de réaliser des économies estimées à 1,2 milliard d’euros. Bien que cette révision vise à limiter les dépenses publiques, le gouvernement s’engage à ne pas freiner la dynamique de l’apprentissage.


Rationalisation des allègements de cotisations sociales

Pour encourager une augmentation des salaires, le gouvernement prévoit également de revoir les dispositifs d’allègements de cotisations sociales. L’objectif est de réduire les exonérations patronales au niveau du Smic tout en renforçant les allègements pour les salaires légèrement supérieurs. Ce réajustement sera progressif, permettant aux entreprises de s'adapter d'ici 2026.


Fin des emplois francs

Les emplois francs, un dispositif visant à favoriser l'embauche dans les quartiers prioritaires, seront supprimés à la fin de l'année 2024. Le ministère du Travail justifie cette suppression par les résultats mitigés du programme, dont l'évaluation a révélé un effet d’aubaine dans la majorité des cas.


Réduction des indemnités journalières de sécurité sociale

Autre mesure significative, le plafond de calcul des indemnités journalières de sécurité sociale sera abaissé à 1,4 Smic contre 1,8 Smic actuellement. Cette décision, bien qu’essentiellement technique, soulève des questions plus larges sur les conditions de travail et l'absentéisme en entreprise, des sujets que le gouvernement souhaite aborder dans les mois à venir.


Pas de réforme des retraites pour l’instant

Enfin, en ce qui concerne les retraites, le projet de loi de financement de la sécurité sociale ne contient pas de mesures nouvelles pour 2025. Le gouvernement se tourne vers les partenaires sociaux pour relancer les négociations sur l’assurance chômage et l’emploi des seniors. Une seule certitude demeure : les pensions de retraite resteront indexées sur l’inflation, bien que leur revalorisation soit décalée de six mois.



Le budget 2025, axé sur la maîtrise des dépenses publiques et la réduction de la dette, impose des efforts partagés entre les entreprises et l’État. Bien que certaines mesures suscitent des inquiétudes, notamment la réduction des aides à l’apprentissage et des exonérations sociales, ce budget marque un tournant dans la gestion des finances publiques françaises, avec des objectifs clairs de rationalisation et de redressement économique.

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